Les problèmes urinaires chez le chat : de la simple cystite à l’urgence absolue
Les problèmes urinaires chez le chat : de la simple cystite à l’urgence absolue

Petits rappels d’anatomie !

L’appareil urinaire du chat est constitué de manière identique à celui des autres mammifères.
Les deux reins, dont le rôle est la filtration du sang et la formation de l’urine, sont chacun reliés à la vessie par un fin canal : les uretères. La vessie, qui sert à stocker l’urine en attendant la miction, est elle-même reliée à l’extérieur par un canal unique : l’urètre.

De nombreuses maladies possibles

Différents problèmes peuvent atteindre le système urinaire du chat, particulièrement délicat. Outre les cystites, que nous allons présenter en détail un peu plus bas, on peut mentionner :

  • Les cristaux et calculs urinaires : ceux-ci peuvent se former à l’intérieur des reins ou de la vessie et entrainer de l’irritation, des infections, une obstruction partielle ou totale, voire une grave insuffisance rénale.
  • Les cancers : le lymphome est le plus courant au niveau rénal ; la vessie sera quant à elle plus souvent atteinte par un carcinome transitionnel. Ces deux cancers peuvent être très agressifs et métastaser rapidement. Il existe d’autres types de cancers, plus ou moins dangereux.
  • L’incontinence : souvent confondue avec la malpropreté ; la différence vient du fait qu’en cas d’incontinence vraie, l’animal ne possède plus de contrôle sur sa vessie. Il va alors « perdre des gouttes » lorsqu’il se déplace ou uriner sous lui lorsqu’il est couché, sans en avoir conscience. L’incontinence peut avoir pour cause un traumatisme, une lésion neurologique, une tumeur ou parfois, une maladie hormonale.
  • Malpropreté urinaire : elle peut révéler la présence d’une maladie (physique ou hormonale), d’une douleur, d’une sénilité ou encore d’un état de stress profond. Elle nécessite a minima une analyse d’urines et un bilan sanguin.

Focus sur la cystite

La cystite désigne une inflammation de la vessie. Il s’agit d’une pathologie relativement fréquente chez le chat de compagnie.
Les symptômes vont être des aller-retours fréquents à la litière, parfois accompagnés de plaintes ou de malpropreté inhabituelle (mictions en-dehors de la litière) ou encore de sang dans les urines.
Une prise en charge vétérinaire soulagera rapidement l’animal de son inconfort et permettra, à l’aide d’examens complémentaires (analyse d’urines, échographie ou radiographie…) d’en préciser l’origine : cristaux ou calculs, infection bactérienne, phénomène cancéreux, stress…
Il ne s’agit pas d’un problème à prendre à la légère, surtout s’il se reproduit fréquemment ou si le chat parait souffrir, s’affaiblir ou s’il perd du poids.
Chez le chat mâle en particulier, il arrive que l’urètre spasme, empêchant ainsi l’évacuation de l’urine vers l’extérieur. La vessie se distend douloureusement et après quelques heures, les reins cessent de fonctionner : le sang n’est plus nettoyé, les déchets s’y accumulent, empoisonnant peu à peu l’animal…
C’est ce qu’on appelle le syndrome urologique félin, ou « syndrome du chat bouché ». Il s’agit d’une urgence absolue : non prise à temps, elle peut entrainer son décès en l’espace de quelques heures seulement.
En cas de doute, mieux vaut donc consulter un vétérinaire rapidement !

En conclusion : quand s’inquiéter ?

D’une manière générale, à partir du moment où votre chat ne se comporte pas de manière habituelle, un contrôle chez le vétérinaire est préférable.
Des aller-retours incessants à la litière, accompagnés ou non de plaintes, l’absence d’urines ou l’émission d’urines en toute petite quantité, la présence de sang, une miction à un endroit inhabituel sont autant de signes susceptibles d’indiquer une pathologie de l’appareil urinaire.
De même, l’augmentation de la prise de boisson, une perte d’appétit, une perte de poids, un affaiblissement général ou une prostration devrait toujours pousser à consulter.

Moyens de prévention ?

Pour prévenir au maximum les problèmes urinaires et permettre à votre chat de vieillir en bonne santé, assurez-vous qu’il ait en permanence accès à de l’eau fraîche et propre.
En cas de forte chaleur ou de maladie rénale chronique, vous pouvez multiplier les points d’eau afin de le stimuler à s’hydrater : les fontaines à eau sont appréciées par bien des chats.
Le surpoids et la sédentarité étant des facteurs de prédisposition pour bien des maladies, il est également important de lui proposer une alimentation de qualité, adaptée à son âge et à son état de santé, et de le pousser à se dépenser physiquement : séances de jeu, enrichissement de son environnement…
Enfin, des checks up réguliers chez son vétérinaire traitant, par exemple à l’occasion de son rappel de vaccin annuel, permettront de détecter tout signe évocateur de maladie.